BLACKBOOCKBLACK REVISITED

Une performance du Blackbookblack en distanciel /25/02/21 et 26/02/21 à la bibliothèque Tréfilerie de l’Université Jean Monnet à St-Étienne.

Le projet blackbookblack s’est arrêté en 2014. Il reprend vie à l’occasion d’une nouvelle performance, cette fois en distanciel.

Les termes de la performance en distanciel pour la bibliothèque Tréfilerie de l’UJM sont les suivants :

La performance se déroule dans l’atelier-bibliothèque de l’artiste au 646 rue des asphodèles à Rogues.

La performance consiste à imprimer avec une encre noire des bois contreplaqués de 5mm d’épaisseur non gravés.

L’action de l’impression à l’estampage sera filmée en directe à l’aide d’une caméra web et sera référencée et documentée sur le site multipledetrois.com

L’impression se fait à l‘estampage sur papier japonais 10 g pour constituer un livre noir au pages noires de 28 pages (7 feuillets) au format de 39×49 cm.

Les feuillets imprimés seront ensuite envoyés à Alexia de Visscher qui procédera à la reliure du livre.

Le livre assemblé sera placé dans une boîte noire du type boîte à archives photographiques et envoyé ensuite à la bibliothèque Tréfilerie de l’UJM, muni d’une plaque indiquant la date de création du livre et les deux lieux où il a été créé, invitant les lecteur de la bibliothèque à le retrouver dans ses rayons. 

Le projet situé

Le projet du Blackbookblack est né en 2007 de la rencontre d’un graveur bédéiste (Olivier Deprez) et d’un acteur (Miles O Shea) sur une scène de théâtre à Gand en Belgique. Au départ, il s’agissait d’une commande scénographique de Koen De Sutter faite au collectif Frémok de transposer en éléments visuels et scéniques les récits polyglottes des acteurs. Chaque auteur du collectif Frémok interagissait avec un acteur de la troupe gantoise.

Dans le cas de l’interaction Deprez vs O Shea, le dispositif scénographique consistait en une table roulante munie d’une presse de gravure produisant des images gravées et des impressions noires et d’une tour métallique sur laquelle étaient suspendues les impressions.

Ce dispositif fut la base du projet Blackbookblack dont le principe était d’imprimer au cœur même de la bibliothèque un livre noir aux pages noires. Alexia de Visscher, artiste graphiste et typographe, a alors rejoint le duo. Les différentes occurrences de la performance ont toutes eu lieu dans le cadre de festivals de bandes dessinées en partenariat avec des bibliothèques.

Le projet était aussi de créer un réseau de bibliothèques disposant d’un livre noir aux pages noires. Bien que la performance a eu lieu dans six bibliothèques dont trois en Suisse et trois en Suède, seules les bibliothèques suisses ont été dotées d’un livre noir.

Outre la dimension performative, le blackbookblack a aussi été l’occasion d’une publication sous forme d’une narration graphique par le collectif Frémok.

La création en direct d’un livre noir
dans la bibliothèque mettait en évidence le mouvement par le biais de la table roulante et de la presse, mais aussi la projection quasi cinématographique du fait que les actions du blackbookblack étaient comme des répétitions en live d’une fiction livresque et enfin la spatialisation du livre puisque le lieu même où se créait le livre, la bibliothèque, était transformé du fait même de cette action. Le livre noir non indexé et difficilement indexable mettait aussi en évidence de cette façon négative l’institution de l’indexation caractéristique de la bibliothèque.